Stephan Eicher :
Stephan Eicher naît le 17 août 1960 à Münchenbuchsee près de Berne en suisse allemanique. D'origine gitane, le père de Stephan est violoniste de jazz. Toute la famille est d'ailleurs musicienne puisque ses deux frères pratiquent également la musique, jazz ou rock.
Enfant difficile et solitaire, Stephan entre à onze ans dans un pensionnat privé de la région où le système d'éducation est différent des systèmes traditionnels. Stephan y apprend les langues et la littérature, entouré d'un environnement cosmopolite. C'est une période d'épanouissement pour cet adolescent avide d'expériences nouvelles.
Il part ensuite pour Zürich où il intègre une école d'art. Il y pratique la vidéo, la composition sur ordinateur et différentes formes d'art avant-gardistes.
A 17 ans, il découvre la scène avec son premier groupe, les Noise Boys. Puis deux ans plus tard, il crée Grauzone, groupe techno punk, avec son jeune frère Martin. C'est l'occasion pour lui d'entrer pour la première fois en studio et d'enregistrer un 45 tours, "Eisbar", qui se vend à 500.000 exemplaires en Allemagne et en Suisse.
Devant ce succès rapide et inattendu, en 1981, Stephan Eicher part pour Bologne où il reste une année.
A son retour en Suisse en 1982, il rencontre le groupe Lilliput, groupe de filles, avec lequel il tourne quelques temps en France et en Allemagne. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de son futur manager, Martin Hess, rencontre qui marque le vrai démarrage de la carrière du jeune chanteur.
Après la sortie d'un mini album solo, "Les filles du Limmatquai", album auto-produit, Stephan Eicher sort son premier album fin 1983, "Chansons bleues". Féru d'ordinateurs, le "son Eicher" est dès ses débuts très caractéristique et très influencé cependant par la musique électronique des années 80, de New Order aux Pet Shop Boys. Le succès est immédiat, même si cet album reste confidentiel.
Dès 1984, on peut le voir au Printemps de Bourges et, dès le 20 juin, il donne un concert aux Bains-Douches, célèbre boîte de nuit parisienne. Cette année-là, Stephan Eicher fait une autre rencontre essentielle, celle de Philippe Constantin, découvreur de talents et éditeur musical (entre autres de Etienne Daho, Starshooter ou Valérie Lagrange). Constantin (futur directeur artistique et PDG de Barclay, décédé en 1996), fait enregistrer à Stephan Eicher son deuxième album, "I tell this night".
"Two people in a room", premier tube
Le titre "Two people in a room" devient un tube, et en mars 1986, Stephan Eicher remplit la salle mythique de l'Olympia de Paris.
Sa voix et son style particuliers obtiennent un énorme succès en France et en Suisse, succès grandissant à chaque tournée que le chanteur entreprend. De plus, il écrit et chante en trois langues, anglais, français et allemand.
En 1986, l'album "I tell this night" est récompensé par le Bus d'acier, que la critique rock lui a attribué.
Dès l'été suivant, sort un troisième album, "Silence". Le premier single, "combien de temps", devient aussi très vite un classique de son répertoire. A partir de cet album, Stephan Eicher décide de s'éloigner un peu de ses ordinateurs. Jusqu'à cette époque, il était seul entouré de ses "machines". Désormais, il souhaite jouer avec d'autres musiciens et briser un peu son image de rocker solitaire.
Rencontre avec Djian
En 1989, sort l'album intitulé "My place", ainsi que le simple "Sois patiente avec moi". Délaissant cette fois totalement les ordinateurs, Stephan Eicher s'entoure même d'un quatuor à cordes, ce qui déconcerte un peu ses fans de la première heure.
Sur cet album, on découvre les premiers textes du romancier Philippe Djian (auteur de "37°2") dont on retrouvera désormais les textes sur tous les futurs albums du chanteur.
C'est en 1991 que Stephan Eicher devient une star internationale avec la sortie de l'album "Engelberg", du nom d'une station de ski suisse où il enregistre le disque. Pour cela, il s'installe, non pas dans un studio, mais dans le casino de la ville réaménagé pour l'occasion.
Ses textes sont comme à l'habitude en français, en allemand et en anglais, mais la surprise vient d'une chanson, "Hemmige", chantée en dialecte bernois, qui entrera dans les hit-parades européens. Mais c'est surtout le titre "Déjeuner en paix" qui bat les records de vente. C'est à plus de deux millions d'exemplaires que l'album se vend à travers le monde, dont une grande partie dans l'unique canton suisse de Zürich.
Les 11 et 12 janvier 1992, il donne deux concerts à guichets fermés à l'Olympia face à un public en délire.
Le 9 juin 1993, sort l'album "Carcassonne", du nom de la ville du sud de la France où durant l'année 1992, il a conçu et enregistré les douze titres de ce nouveau disque. Installé dans un vieil hôtel de la ville, lieux qu'il affectionne particulièrement, Eicher chante des textes de Philippe Djian sur l'errance et l'amour. Très éloigné du son de ses débuts, il fait appel sur certains titres ("Rivière") à des instruments médiévaux.
Non ci badar
Durant l'été 94, Stephan Eicher donne cent quatorze concerts qui serviront de matière première pour l'album en public "Non ci badar, guarda e passa" (Ne pas s'arrêter, regarder et continuer) qui sort fin 1994. Il part également en Afrique à plusieurs reprises pour donner des concerts, et en particulier le 15 décembre où il joue au théâtre de verdure Gilles Obringer de Dakar au Sénégal, partageant l'affiche avec le chanteur Ismaël Lô et le percussionniste Dudu N'diaye Rose.
En juillet 1996, Stephan Eicher est l'invité du prestigieux festival de Montreux en Suisse où il joue entre autres avec la formation tzigane de Roumanie, Taraf de Haïdouks.
En décembre 96, sort l'album "1000 vies", enregistré entre l'Italie, la Suisse (chez lui à Lugano) et la France. Le premier extrait est "Oh Ironie", mais d'autres titres émergent dont "Forever", ballade soul à la voix haute, ou "Der Rand der Welt", en duo avec le Sénégalais Ismaël Lô .
Bien qu'entouré de prestigieux musiciens (Manu Katché à la batterie), de son auteur fétiche, Philippe Djian, ou d'instruments exceptionnels (la Kora du malien Djeli Moussa Diawara), l'accueil public et critique reste mitigé.
Cependant, les concerts des 20 et 21 avril au Zénith de Paris sont des succès.
Trois ans après ses "1000 vies", Stephan Eicher sort un nouvel opus intitulé "Louanges", enregistré dans le casino désaffecté d'Engelberg (comme l'album éponyme). Les textes sont signés Philippe Djian. Quant à la musique, Eicher est volontairement retourné aux instruments, délaissant les machines sauf peut être sur le titre "le Même nez". Le simple, extrait de l'album, s'intitule "Venez danser". Depuis ses concerts en 96, Eicher ne s'était pas produit en Europe. Il avait décidé de prendre un peu de recul et de partir vers des contrées plus éloignées. Ainsi donc, il était parti en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Avec "Louanges", il sillonne la France et fait un passage à Paris à l'Olympia en octobre.
Artiste européen par excellence et voyageur curieux, Stephan Eicher a su album après album faire la synthèse de ses expériences de musicien errant et de troubadour du rock.
Les paroles des chansons :
Stephan Eicher - Déjeuner en paix
Stephan Eicher - Combien de temps
Stephan Eicher - Ni remords, ni regrets
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